Samedi 15 février marque la Journée mondiale des cancers de l’enfant, une occasion de mettre en lumière la prise en charge et la recherche menées à l’hôpital Robert-Debré.
En France, environ 2 500 enfants et adolescents de moins de 18 ans sont diagnostiqués chaque année, dont 25 % en Île-de-France. Pour répondre à cette problématique, une organisation interrégionale baptisée CANPEDIF (Cancer pédiatrique Île-de-France) a été mise en place depuis plus de 15 ans. Elle repose sur quatre centres fondateurs : l’hôpital Robert-Debré, l’hôpital Trousseau, ainsi que les Centres de lutte contre le cancer Curie et Gustave Roussy. Un cinquième centre, dédié aux adolescents et jeunes adultes (AJA) à l’hôpital Saint-Louis, s’est ajouté à ce dispositif (ainsi que le centre de la Réunion).
Le GHU AP-HP. Nord et l’Institut du Cancer AP-HP. Nord – Université Paris Cité jouent un rôle central dans cette organisation. À l’hôpital Robert-Debré, la cancérologie pédiatrique est principalement assurée par le service d’hématologie, ainsi que le service de chirurgie oncologique, en particulier la chirurgie viscérale et oncologique ORL. « Notre service d’hématologie assure la prise en charge complète des enfants atteints d’hémopathies malignes, notamment des leucémies aiguës et des lymphomes », explique le Pr Jean-Hugues Dalle, chef du service hématologie et immunologie pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré.
Des avancées majeures dans les thérapies innovantes
Parmi les progrès récents, l’hôpital Robert-Debré a été pionnier dans le développement des thérapies CAR-T cells en France. Ces traitements innovants, destinés aux enfants en situation de rechute, consistent à modifier génétiquement leurs lymphocytes afin qu’ils attaquent les cellules cancéreuses. « Nous avons été les premiers à proposer cette thérapie aux enfants en France en 2016, et notre contribution aux essais cliniques a permis la mise sur le marché d’un traitement désormais accessible à d’autres centres », souligne le Pr Dalle.
L’hôpital est également impliqué dans plusieurs projets internationaux, dont deux études sur les CAR-T cells pour les leucémies aiguës lymphoblastiques T. Ces innovations pourraient voir le jour dès 2025-2026. « Ces projets sont porteurs d’espoir pour des enfants qui n’avaient jusqu’ici que peu d’options thérapeutiques », insiste le Pr Dalle.
Mieux comprendre et prévenir les séquelles
La recherche ne se limite pas aux traitements : l’hôpital participe également à des études sur les séquelles des traitements anticancéreux. « Nous savons que plus un traitement est intensif, plus il laisse de séquelles. C’est pourquoi nous faisons partie du consortium LEA, qui suit plus de 6 000 patients pour mieux comprendre et prévenir ces effets à long terme », précise le Pr Dalle.
Les séquelles peuvent être multiples : cardiaques, métaboliques, de croissance ou encore de fertilité. « Nous cherchons à identifier les profils génétiques les plus à risque afin d’adapter les traitements pour limiter ces effets à long terme », explique le Pr Dalle. Ce suivi des patients permet d’améliorer la qualité de vie des enfants traités pour un cancer, bien au-delà de leur guérison.
Grâce à ces efforts, l’objectif reste double : guérir plus et guérir mieux. « Nos travaux visent à augmenter les chances de survie des enfants atteints de cancers tout en réduisant les effets secondaires des traitements. Chaque avancée nous rapproche de cet objectif », conclut le Pr Jean-Hugues Dalle.